Manif
pour tous chez Chanel !
C'est
encore une fois au Grand Palais qu'à eu lieu le défilé Chanel mais
c'est la première
fois qu'une fausse manifestation est organisée. « Votez
Coco !
», « Le
tweed c’est mieux
que le tweet
»
ou « Oser sans
poser
», lit-on sur les pancartes que brandissent les top-manifestantes
Chanel, dans un incroyable décor de boulevard haussmannien - avec
trottoirs, nids-de-poule et façades de huit étages plus vrais que
nature. C'est notre chouchoutte du moment, Cara Delevingne qui ouvre
la marche en scandant des slogans dans un porte-voix en cuir
matelassé, sur fond de coups de sifflet et de sirènes de police. La
maison livre là l’une de ses plus formidables et originales mises
en scène. « C’est
la
réponse de la mode
aux machos »,
lance le couturier, dont l’équipe a passé des mois à travailler
ce gigantesque décor. Au programme, nous voyons une explosion de
fantaisie psychédélique, dont les couleurs hippie-chic débordent
jusque sur les bottes, les pochettes et les longues écharpes en
soie. Les manifestantes font entendre leurs revendications en
costumes scintillants de pop star des seventies ou
vêtues de ravissants nouveaux chemisiers à vaste collerette, façon
bonne sœur sexy. Transformant un pur concept en vêtements
parfaitement convaincants, Lagerfeld va jusqu’à proposer des robes
en patchwork de cuir imitant les pavés parisiens, superbe
illustration du savoir-faire des ateliers. Un nouveau modèle de
sacoche pour tablette est embossé de slogans comme « Faites la
mode, pas la guerre » ou « Girls first ». Ce défilé, mené
d’un pas rapide, culmine en formidable finale, où le casting tout
entier remonte le « boulevard Chanel » en appelant à une vie
meilleure et plus belle, sous l’œil de journalistes qui n’ignorent
sans doute rien des cortèges prévus ce jour, hors du Grand Palais,
voire des immenses manifestations prodémocrates à Hongkong. Qui
peut prétendre à un meilleur sens du timing que Karl Lagerfeld ?
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