mardi 22 août 2017

DUNKERQUE Critique


CGR Mantes la Jolie. 
21 août.
00h07.

La lumière se rallume. Je relève ma tête de l'épaule de M. . Je frotte mes yeux. Je m'étire. Puis, fini par me lever. 

M. se tourne vers moi. "Alors, t'as bien aimé"? 

                     



Je repense alors à tous mes amis m'ayant dit combien ils attendaient la sortie de ce film. Je me remémore les passages de vidéos de youtubeurs répétant à quel point ce film était "génial". Je regarde alors M. et après une seconde d'hésitation , je dis: "Oui... mais"...

Dunkerque est le dernier film du réalisateur Christopher Nolan.  Il raconte 3 histoires d'hommes au cours d'une bataille du même nom opposant les armées françaises et britanniques à l'armée allemande. On trouve un soldat, un civil et un officier. Tous anglais. La première histoire dure une semaine, la deuxième une journée et la dernière, une heure. Les trois histoires finissant par s'entrecroiser. 

C'est sous tension, que tout le long du film, j'ai suivi une sorte de courte poursuite rythmée par les scènes aussi angoissantes les unes que les autres, la musique stressante,  et tous les  imprévus liés à la guerre ( bateau qui chavire, avions qui envoient des explosifs...). Me demandant alors à chaque fois "et là, il va mourir"? 
 La musique est l'élément jouant le plus ce côté préoccupant . On y retrouve une sorte de "tactactac " semblable au bruit d'un métronome.  Tant qu'elle s'est avérée omniprésente, je n'ai pas pu être rassurée. Un personnage dont on ne peut entendre la voix est un personnage en danger. Et bien que j'adore voir la musique guider les films, le manque de dialogue m'a paru ... ennuyeux. Il est vrai que pendant la guerre, la peur empêche de parler. Je me suis alors demandée si Nolan a voulu jouer sur le réalisme. Pourtant, ça n'est pas toujours le cas:


En voyant un film de guerre, je m'attend toujours à voir un semblant de réalité. Cette guerre étant la plus meurtrière et la plus sanglante que le Monde ait connu je me suis attendu à ce que ce massacre soit reproduit . Mais, je ne me rappelle pas avoir vu une seule goutte de sang, ni une seule cicatrice. Au moins, que dire si ce n'est que ce film est... beau ? On trouve peut être des milliers de soldats mais qu'en est-il des avions par exemples? J'ai du en voir quatre à tout casser. Il en est de même pour les allemands. Quand on pense guerre, on pense affront. Et l'affront nécessite voir un ennemi.

Dunkerque est en effet un long-métrage très esthétique. Avec un effet de caméra "vintage" car tourné en pellicule, de longs plans sur des plages envahit de soldats, des vues de bateau dans une mer quasi déserte...

Avant de voir ce film, j'ai eu comme volonté de suivre un ou des personnages vivant une histoire, des aventures. Sauf qu'on ne sait même pas qui est-ce qu'on peut considérer comme un héros. Trois-quart des personnages n'ont pas de noms. On ne sait rien sur eux si ce n'est qu'ils ont participé à la bataille. Tout cela renforcé par le manque de dialogue. On ne s'attache pas eux. Et quand l'un d'eux meurt, bha on s'en fiche...

BILAN: Je ne dirai pas que Dunkerque est un mauvais film. Au contraire. Je n'ai tout simplement pas adhéré aux partis pris artistiques du réalisateur. Et, j'étais déconcertée de voir un film de guerre ne correspondant pas à mes envies de spectatrice et ma vision d'un film historique.



Je regarde alors M. et après une seconde d'hésitation , je dis: "Oui... mais je suis un peu déçue".  Il me dit que lui aussi. Me prend par la taille, me dit qu'il a faim, me propose un mac do. Il a déjà oublié le film. Ça ne l'a pas marqué. Et moi non plus.